Déclaration de la FMTS sur les évolutions actuelles de l’organisation de la recherche

Historiquement, le développement des connaissances, dans chaque pays, s’appuie surtout sur les institutions universitaires et divers établissements de chercheurs permanents comme les Académies, les Instituts, les centres et laboratoires publics de recherche, etc. De nos jours, le contrôle et le pilotage des systèmes de recherche constituent une priorité pour les gouvernements, agences ou institutions intergouvernementales (OCDE…). Ces enjeux sont explicitement décrits dans l’orientation du nouveau management public (« New Public Management – markets-managers-measurement », introduit dans les années 90).

Pour contrôler et piloter le développement et les thématiques scientifiques, les gouvernements agissent par la mise en place d’un double filtre ; l’un agissant sur le financement, l’autre sur l’évaluation arbitraire ou supposée de la « qualité » ou de l’ « excellence » des recherches. Cela a notamment pour conséquence d’écarter les communautés universitaires et scientifiques des processus décisionnels. Les finalités financières sont largement favorisées au détriment des finalités économiques, sociales, environnementales et culturelles. La recherche fondamentale s’en trouve sacrifiée. Les savoirs et les diplômes universitaires deviennent un enjeu marchand.

Au lieu de promouvoir des collaborations scientifiques fructueuses pour l’avancement des connaissances, ces pratiques favorisent une concurrence contre-productive entre les chercheurs et les équipes de recherche. De plus, elles généralisent les emplois précaires parmi les jeunes scientifiques.

La FMTS dénonce et s’oppose à cette conception et organisation de la recherche. La FMTS réclame le maintien et la mise en place de structures et de financement pérennes ainsi que des emplois permanents pour les jeunes scientifiques. La FMTS et ses organisations oeuvreront pour réaliser les conditions indispensables à la transmission des connaissances et au développement équilibré de la science, bien public de l’humanité.

Nijni-Novgorod le jeudi 12 septembre 2013