L’accès à l’eau pour tous

Le Conseil exécutif de la FMTS fait sien l’appel adopté en conclusion du Forum « Accès à l’eau pour tous en Afrique, un droit humain fondamental », qui s’est tenu à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, les 30 et 31 juillet 2014 et auquel la FMTS a participé. Cette résolution est un prolongement de cet appel* ; elle est une adresse aux décideurs politiques et économiques

Le Conseil exécutif affirme que :

  1. L’accès à l’eau pour tous étant un droit humain fondamental, nous demandons que soit assuré le minimum pour boire, cuire les aliments, se laver, soit 20 litres d’eau saine et gratuite par jour et par personne ;

  2. L’accès à l’eau potable pour tous conditionne le succès des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) contre la pauvreté, pour l’Education, la Santé……

  3. Pour être réalisés, les OMD post 2015 doivent être assortis de clauses contraignantes, respectées par tous les Etats.

Plusieurs étapes sont nécessaires

  • Immédiatement, la reconnaissance officielle par tous les États, du droit fondamental à l’accès à l’eau potable. assortie de dispositions concrètes.
  • Soutenir le projet de résolution sur lequel s’est prononcé le Conseil des Droits Humains de l’ONU le 26 juin 2014 en vue de nouvelles normes internationales légalement contraignantes concernant le rapport entre les multinationales et autres et les droits de l’homme.
  • Mettre en place un plan concerté entre les pays pour une coopération internationale de scientifiques et une formation d’hydrologues à même de planifier l’exploitation durable des aquifères sans disparité entre ville et campagne,
  • L’eau n’étant pas une marchandise mais un bien public, établir un plan de gestion durable et équitable de l’eau assainie.
  • Les pollutions domestiques doivent être gérées par des systèmes publics d’assainissement et entretenus afin d’éviter les gaspillages.
  • Les pollutions agricoles et industrielles des sources d’eau saines doivent être interdites.
  • Refus de faire de l’Afrique la poubelle des déchets radioactifs mondiaux.

Pour cela des moyens financiers

  • Financement par les Etats de systèmes publics de gestion et d’assainissement de l’eau par une fiscalité progressive.
  • un fonds international sous l’égide de l’ONU, alimenté par une contribution internationale des États des pays riches au développement des pays pauvres, une part de la taxation des transactions financières, un prélèvement sur les réserves financières « invisibles » (résultat d’un effort accru de transparence interbancaire déjà entrepris par certains Etats) et par une réaffectation des dépenses militaires mondiales (5% des budgets militaires mondiaux financeraient la moitié des OMD pendant 10 ans).
  • Un pourcentage équitable revenant aux Etats des revenus des richesses de l’Afrique exploitées par les multinationales.
  • Le respect des engagements serait assuré par des dispositifs légaux contraignants.

Pour cela un changement des modes de gestion :

  • Du type d’agriculture – moins gourmand en eau – et en priorité pour les besoins alimentaires des populations.
  • Un moratoire sur l’exploitation excessive des ressources non renouvelables, y compris des eaux fossiles.
  • Une étude concertée avec les populations, notamment les femmes et les jeunes, pour intégrer et élargir les pratiques traditionnelles efficaces et les savoirs coutumiers.
  • Au-delà des 20 litres gratuits, une tarification progressive.
  • Limitation de l’exploitation commerciale des eaux minérales en bouteilles lorsque ce n’est pas indispensable, leurs prix étant 100 à 200 fois plus élevés que l’eau potable du robinet.
  • Afin d’en finir avec les corvées d’eau pénalisant les femmes et les enfants- notamment les petites filles, mise en place d’un service public de collecte et de distribution d’eau potable (par exemple par la mise à disposition de véhicules).

Pour cela des structures politiques démocratiques

  • pour assurer un devoir de veille et d’application constituées de toutes les parties prenantes à égalité, du local au régional, au national, au continental.
  • Pour que le droit à l’eau saine soit opposable devant tous les tribunaux.
  • Pour éliminer la corruption.
  • Pour régler les conflits liés à l’eau pacifiquement par le dialogue et la coopération.

Le Consel exécutif invite toutes les organisations de tout le mouvement social et notamment les organisations affiliées de la FMTS à prendre part aux initiatives qui seront prises pour que l’on passe des promesses aux actes.