La science et les chercheurs en Urss et en Russie postsovietique

 par Evgheni Novosselov

Pour comprendre la situation présente de la communauté scientifique de Russie et les vicissitudes de deux dernières décennies il faut évoquer le rôle de la science et des chercheurs en Union Soviétique, c’est le contenu de la première partie de ce texte. Les transformations socioculturelles de la période postsoviétique sont examinées dans la deuxième partie. Les résultats de ces transformations que perçoivent les chercheurs russes sont brièvement décrits dans la partie conclusive.

La période soviétique évoquée sans dénigrement ni éloges

Il faut tout d’abord mentionner quelques faits historiques que les mass media russes dominés parles libéraux passent sous silence ou falsifient cyniquement.

1) L’idéologie officielle s’est définie en Union Soviétique la doctrine scientifique marxiste-léniniste, par conséquent le projet politique et socioculturel du Parti-État (PCUS) était, selon les documents et les déclarations des dirigeants du Parti, l’application pratique de la théorie élaborée par les sages fondateurs et adaptée et complétée par leurs disciples. Cette spécificité du système soviétique a déterminé le prestige, le rôle important de la science et des savants-chercheurs dans tous les domaines de l’économie nationale et de la vie de la société.

2) Dans les années 20-30 l’objectif du Parti bolchevique (la dénomination PCUS est utilisée a partir des années 60) était d’établir sa domination totale et durable non seulement dans le domaine de la politique, mais aussi dans celui des idées et valeurs (on voit que l’ambition des chefs du Parti était, pour ainsi dire double, politique et religieuse à la fois). Deux moyens ont été utilisés : la divulgation scientifique et l’art engagé pour éclairer les travailleurs et obtenir leur adhésion enthousiaste au “projet rouge” (communiste) ; en ce que concernait les couches sociales classées comme hostiles (cette “classification” a été absolument arbitraire) le pouvoir soviétique a largement utilisé la coercition et même la violence. Il est notoire que sur le plan des pratiques politiques les précurseurs historiques des bolcheviks russes ont été des jacobins français, il faut ajouter que leur précurseur en Russie fut l’empereur Pierre le Grand, fameux réformateur autoritaire, qui réalisait des idées européennes par des moyens asiatiques et pendant 30 ans de son règne a réduit la population du pays de 25%.

3) La Grande guerre Nationale (1941-1945) et la guerre froide ont montré aux dirigeants soviétiques l’importance de la bonne coordination de la recherché fondamentale et de l’industrie des armements y compris la recherché appliquée. Dans les années 60-70 le prestige de la science était inébranlable ; l’Académie des sciences de l’URSS était l’institution la plus respectée dans le pays après le Comite Central du PCUS (avec lequel les liens de coopération étaient très étroits) ; les Instituts de l’Académie n’avaient pas de problèmes du financement. Les chercheurs, en premier lieu les physiciens (les chimistes, les mathématiciens et d’autres aussi) étaient bien rémunères. Grâce au cinéma et à la littérature, ils étaient de vrais héros de cette époque-là. Il y avait pourtant un aspect négatif : leur activité professionnelle et leur vie privée étaient tenues sous le contrôle rigide par des services spéciaux. Une expression du langage courant en dit long : “travailler dans une boite postale”. Après avoir appris que Michel ou Nathalie “travaille dans une boite ” on ne posait plus de questions sur ce thème ; cette règle était respectée par tout le monde.

4) Les historiens, sociologues, économistes, philosophes et autres spécialistes en sciences sociales étaient en URSS un groupe socioprofessionnel privilégié dans le sens que leur horaire du travail était flexible déjà dans les années 60. Le système soviétique dans ce domaine contrôlait les idées et les conceptions, pas les itinéraires et l’emploi du temps comme dans “les boites” susnommées. Le contrôle était donc idéologique. Cette mission délicate fut confiée aux fonctionnaires du parti et aux dirigeants des ministères qui, eux aussi, étaient sélectionnés par le Comite Central du PCUS. Ce rouage fonctionnait parfaitement, mais pour la société, pour le pays, ce n’était pas bénéfique à cause de l’incompétence des dirigeants qui devaient prendre les décisions.

Citons quelques passages des mémoires de l’académicien Juri Iaremenko, directeur de l’Institut des prévisions économiques de l’Académie des sciences de Russie (après sa mort prématurée son ami et collaborateur a publié le texte enregistré approuve par l’auteur de son vivant). J. Iaremenko explique ainsi la spécificité du système économique soviétique :”C’était un énorme système productif ayant l’objectifs bien précis, à savoir la production des armements efficaces pour garantir la puissance de l’État. Le trait spécifique de ce système productif, c’était l’absence de critères économiques d’évaluation, puisque par sa nature la gestion de ce système n’était pas économique. Par conséquent, en URSS les théories économiques classiques n’étaient pas valides. Il fallait créer une théorie nouvelle.”[1] L’économiste soviétique J. Iaremenko a commencé ce travail, il a publie un certain nombre d’articles et un livre hautement apprécié par ses collègues, mais ses idées et propositions, comme on dit dans les cas pareils, sont restées sur le papier à cause de l’incompétence de ses interlocuteurs haut places. Son explication est très précise : “Les dirigeants de notre industrie ne comprenaient pas le fonctionnement des rouages de l’économie soviétique. A cette époque chez nous le lexique économique était très pauvre”.

Force est de constater que la situation était la même partout ailleurs : le lexique sociologique (historique, culturologique etc.) était également très pauvre. Alexandr Zinoviev, philosophe et historien, obligé d’émigrer au début des années 70 (quelques années plus tard il a obtenu le Prix Alexis De Tocqueville), a formulé ainsi la cause de l’immobilisme des sciences sociales eu URSS, néfaste pour le pays et le peuple : “L’idéologie soviétique, dite marxisme-léninisme, est devenue l’apologie du soi disant socialisme réellement existant et en tant que telle était hostile à l’égard de l’analyse scientifique de la société indispensable pour son évolution.”.[2]

5) Face aux restrictions et interdictions idéologiques plusieurs chercheurs soviétiques ont fait une excellente carrière en tant que critiques des conceptions antimarxistes des sociologues, économistes, politologues, historiens occidentaux. M. Gorbatchev a recruté ses conseilleurs parmi ces personnes intelligentes et érudites qui connaissaient bien les conceptions occidentales, mais ignorait les réalités soviétiques. C’était une des causes (pas unique, certes) de l’issue pitoyable de la fameuse perestroïka. “On a essayé de solutionner le problèmes économiques du système soviétique utilisant les méthodes capitalistes”, remarque avec sarcasme A. Zinoviev. “Au lieu d’analyser les causes réelles de la crise on s’est mis à chercher les coupables, les boucs émissaires. On les a trouvé sans difficultés : Staline, Kroutchev etc. A l’analyse et la réflexion scientifiques s’est substituée une orgie de dénigrement de tout ce qui était soviétique”.[3]

On peut résumer ainsi le susdit : le fait que le Parti-État (PCUS) a interdit l’analyse scientifique de la société soviétique, ayant rendu impossible son évolution et son adaptation aux changements extérieurs du caractère économique et socioculturel, est à l’origine de la chute de l’URSS, de la désintégration du système soviétique. Ce facteur fut essentiel.

La communauté scientifique de Russie “après l’URSS”

La période dite postsoviétique du point de vue des chercheurs peut être divisée en trois étapes :

-   celle, la plus brève, des illusions dissipées par le régime eltsinien (1992-93),
-
-   celle de l’émigration des plus actifs et mobiles et de l’adaptation des plus habiles, tandis que pour la majorité c’était le temps de la survie pénible (1994-2000) ;
-
-   enfin, le présent, caractérisé à la fois par la résignation de ceux qui subsistent et la résistance des chercheurs devenus syndicalistes et militants des mouvements sociaux.
-   Il faut prendre en considération que l’attitude critique des chercheurs soviétiques à l’égard des dogmes et des druides de l’idéologie officielle marxiste-léniniste n’était pas du tout l’expression de leur opposition au socialisme. La majorité absolue des chercheurs (et des citoyens soviétiques soit dit à ce propos) voulait le socialisme “au visage humain” et en plus la possibilité de lire les livres sans sélection idéologique préalable et d’acheter les produits alimentaires et la bière sans faire la queue.

Après la défaite en août de 1991 de son adversaire .Gorbatchev et la désintégration de l’URSS, Eltsine et son équipe de néophytes zélés du libéralisme ont annoncé les couleurs, c’est-à-dire ont opté pour le capitalisme (utilisant d’ordinaire l’euphémisme l’économie de marche). Cette option du pouvoir exécutif a provoqué la rupture avec la communauté scientifique dans le domaine des idées. Le coup d’état sanglant en octobre de 1993 perpétré par Eltsine et ses proches fut de ce point de vue un événement symbolique.

De l’autre part l’Académie des sciences de Russie fut constituée par le décret présidentiel signé par Eltsine (en Union Soviétique il y avait l’Académie de l’URSS et des Académies dans toutes les républiques sauf la Russie). Le Président de la nouvelle Académie Jouri Ossipov est venu à Moscou de Sverdlovsk sur l’invitation de Eltsine qui voulait apparaître en Russie et dans le monde un dirigeant moderne, éclairé qui reconnaît le rôle important de la science et des institutions scientifiques. Il faut mentionner encore un fait historique bien connu en Russie, mais sous-estimé dans les pays occidentaux. Tandis que les conseilleurs de Gorbatchev étaient tous des académiciens, l’entourage de Eltsine a été recruté parmi les jeunes diplômés, intelligents et ambitieux (certains d’entre eux étaient disciples des académiciens que consultaient Gorbatchev), ils savaient les théories et les conceptions américaines aussi bien que leurs professeurs, mais — comme eux — ne savaient pas la situation réelle en Russie. A la différence des académiciens qui parlaient en première personne, les jeunes arrivistes du “staff” eltsinien ont pris des précautions invitant un certain nombre d’experts occidentaux (ils ignoraient complètement la spécificité de l’économie soviétique, mais cela n’avait aucune importance, puisqu’ils ont été invites comme des alliés utiles dans les combats médiatiques prévus et programmes par les néolibéraux russes).

Les savants russes, par contre, après avoir constaté les erreurs commises par les ministres libéraux et leur consultants ont essayé d’engager la discussion sérieuse. En 1996 fut publié en Russie le livre intitulé “Les reformes vues par des savants américains et russes”[4]. Dans ce recueil on a publié des contributions des économistes américains (L. Clain, J. Tobin, C. Arrow, L. Taylor et d’autres) et russes (académiciens O. Bogomolov, D. Lvov, L. Abalkine, V. Macarov et d’autres) qui critiquaient la politique du gouvernement libéral de Russie. Le pouvoir n’a pas réagi à l’initiative des économistes. La politique d’indifférence à l’égard des chercheurs est appliquée sans défaillance par le pouvoir jusqu’à présent. Le gouvernement de Russie a constitué quelques centres de recherche dits autonomes. Il a toujours des experts à sa guise. Les Instituts de l’Académie peuvent librement déclarer et publier tous ce qu’ils veulent, le pouvoir ne prête aucune attention à ces déclarations et publications. C’est la conception de la liberté introduite en Russie par les soi disants réformateurs.

Cette attitude du pouvoir est, certes, humiliante pour les chercheurs, mais ce n’est pas l’épreuve la plus dure subie par la communauté scientifique russe dans les années 90. Le gouvernement a réduit considérablement le financement de l’Académie, donc les rétributions des chercheurs. De cette manière le pouvoir a expulsé des labos la moitie des chercheurs. Le Syndicat des travailleurs de l’Académie des sciences de Russie au moment de sa fondation en juin 1992 avait 175 000 adhérents, en 2001 il n’en avait plus que 90 000. Ce résultat spectaculaire a été obtenu sans licenciements massifs, sans pressions, sans coercition.

Les gens ont fait librement leur choix : certains ont émigré (rien qu’aux États-Unis les chercheurs d’origine russe étaient environ 67000 en 2004) ; d’autres ont changé de profession pour devenir commerçants ambulants, gardiens ou chauffeurs etc. La dissipation des ressources humaines d’une telle ampleur qu’on a vu en Russie dans les années 90 a été un phénomène socioculturel exceptionnel par son absurdité. Le dégât subi par la Russie est énorme.

À partir de 2005, les chercheurs des Instituts de l’Académie ont obtenu des augmentations. A la fin de 2008 la rétribution mensuelle moyenne des chercheurs, selon la déclaration du Président de l’Académie J. Ossipov, fut égale à 30 000 roubles (700 euros environ). Mais les dirigeants de l’Académie ont oublié que depuis longtemps les chercheurs travaillent en équipes avec les techniciens et les ingénieurs et que la contribution de ceux-ci est indispensable pour obtenir le résultat positif. Le décalage existant des rétributions de ces deux catégories des travailleurs est lourd de conséquences négatives (le départ massif des techniciens sous-payes). Le Syndicat a plusieurs fois critiqué cette carence du système retraite.

La majorité des chercheurs russes, ce sont a présent les gens pauvres ou ayant les revenus modestes. Quant à l’Académie, ce n’est pas le cas, puisque à Moscou, à St.Peterbourg et dans quelques grandes villes de nombreux Instituts ont des immeubles confortables construits à l’époque soviétique entourés d’espaces verts. Certains spéculateurs en feraient volontiers bon usage… La gestion plus efficace des biens immobiliers de l’Académie est le thème des mass-media électroniques depuis quelques années. Les problèmes de la recherché et des chercheurs suscitent moins d’intérêt et ne sont examinés que très rarement

La propriété immobilière que possèdent les Instituts de l’Académie des sciences est à l’origine de l’attaque déclenchée contre la communauté scientifique de Russie en 2006. Un groupe d’experts prétendument indépendants a publié dans l’Internet le projet de statuts des Académies d’État (outre l’Académie des sciences il y a en Russie l’Académie des sciences agricoles, l’Académie des sciences médicales et l’Académie des sciences pédagogiques). Ce projet commandité par le Ministère de l’éducation nationale et de la recherché prévoyait la suppression de l’autonomie des Académies en ce que concerne la gestion des finances et de la propriété, c’est-à-dire la transformation de celles-ci en structures privées gérées par des managers.

Ce texte a provoqué l’indignation de la communauté scientifique qui a donné la riposte aux réformateurs et aux commanditaires anonymes âpres au gain. Le 22 mars la réunion extraordinaire des représentants de plusieurs Instituts tenue à Poutchino (ville scientifique située aux environs de Moscou) a approuvé le document qualifiant la politique du Ministère susnommé “destructive et nuisible à la recherché nationale”. Ce document contenait aussi la revendication de la retraite du ministre A.Foursenko. Quelques jours plus tard, le 27 mars, l’Assemblée générale, organe collectif dirigeant de l’Académie des sciences composé d’un millier des académiciens et des membres correspondants a approuvé a l’unanimité (avec une abstention) le projet des Statuts élaboré par la commission spéciale constituée par la Présidence de l’Académie. Le Ministère et les affairistes anonymes ont subi une défaite.

Entre temps la communauté scientifique a entrepris encore une tentative d’entamer le dialogue avec le pouvoir dont la nécessité est perçue par la société face à la faillite évidente du projet libéral en Russie. Les faits confirmant cette constatation sont nombreux. Ici il est suffisant de citer deux parmi les plus accablants : la dépopulation du pays ne cesse pas depuis déjà une quinzaine d’années, parce que la mortalité dépasse de loin la natalité. Le dégât démographique a dépassé 10 millions de personnes. Le taux des pauvres selon les données statistiques officielles est égal à 14% de la population ; mais, selon les estimations du Centre du niveau de vie en Russie, cet indicateur atteint 45,5%[5]. Un groupe de savants russes a donc préparé le rapport collectif intitulé “Réflexions à propos de la conception et du programme du développement économique et social de la Russie pendant la période jusqu’a 2015”[6]. Ce rapport constate l’état déplorable de plusieurs secteurs de l’économie nationale et contient une série de propositions, après la présentation à la réunion de la Société économique. Libre le 4 juillet 2007 le texte est disponible sur quelques sites internet. Dans la préface les auteurs du rapport ont mis en relief “le devoir des chercheurs de porter à la connaissance de ceux qui prennent les décisions les résultats des études impartiales et les conclusions basées sur les connaissances scientifiques, sans engagement idéologique”. Cette initiative des chercheurs comme toutes les précédentes n’a pas donné le résultat escompté. Le pouvoir n’a pas réagi parce que il ne veut pas reconnaître publiquement la faillite de sa politique.

Les acquisitions et les pertes : bilan ambigu

La libération des chercheurs russes du contrôle obsessif et même destructif de l’idéologie soviétique est sans doute une acquisition très importante, un changement qualitatif positif par rapport au passé. Le prix payé pour la liberté par la communauté scientifique de Russie (et par toute la société) fut très élevé. Nombreux sont ceux qui estiment qu’il fut exorbitant. Ce thème sera certainement discuté en avenir.

Résumant succinctement les pertes subies par la communauté scientifique il faut nommer au moins trois facteurs. Premièrement, dans la société existante actuellement en Russie la science, la communauté scientifique ne sont plus les protagonistes qu’elles ont été — en dépit de la tutelle de l’idéologie officielle — en Union Soviétique. La société libérée de l’idéologie soviétique est devenue en moins de vingt ans la société de marché. A ce propos le président du club “La parole libre” le professeur Valentine Tolstikh a écrit récemment dans son article “Le pays imite d’une manière irréfléchie les modèles économiques, politiques et culturels étrangers incompatibles avec notre patrimoine…La société de marché (il ne s’agit pas de l’économie du marché en Russie), ou tout se vend et s’achète, une telle société n’ira pas loin…”[7]. Ce résultat décevant des transformations économiques et sociales des quinze dernières années concerne tout le peuple, mais en premier lieu sa couche intellectuelle.

Deuxièmement, l’émigration massives des chercheurs russes provoquée par l’incompétence du pouvoir a assené un coup extrêmement douloureux à la communauté scientifique. Si on n’examine pas seulement l’aspect quantitatif de ce phénomène (le nombre des émigrés) force est de constater que maintenant dans les labos on voit de sages grands pères et leurs petits fils débutants, tandis que les adultes pleins d’énergie créative et ayant l’expérience pratique sont peu nombreux, parce que ils ont trouvé des emplois en Allemagne, en Corée du Sud et en Australie. Le mécanisme de l’interaction de trois générations de chercheurs a été rompu en Russie dans les années 90. Plusieurs experts estiment que c’est irréparable, d’autres sont moins pessimistes. En tous cas ce problème est très grave.

La recherche fondamentale reste dans le secteur public, donc l’Académie des sciences de Russie, est une institution financée par l’État. Dans les discours du chef de l’État et des personnalités les plus connues dans le pays, la création en Russie de l’économie base sur les connaissances est soulignée régulièrement comme l’objectif prioritaire. Il faut donc stimuler les chercheurs, faire de la recherche fondamentale la profession attractive et prestigieuse ce que implique des rétributions adéquates. Le niveau actuel est reconnu satisfaisant uniquement par le Président de l’Académie (tel est le sens de ses déclarations publiques), tous les autres qui sont au courant de la situation présente au marché du travail estiment que les chercheurs russes sont sous-payés. Le décalage par rapport aux pays économiquement développés reste trop grand.