Une autre science, d’autres technologies sont possibles : Relever les défis

« Une autre science, d’autres technologies sont possibles : Relever les défis ». Résumé des interventions au séminaire de Berlin, Mai/Juin 2007.

Résumé du séminaire organisée par INES (International Network of Engineers and Scientists for Global responsability) et FMTS (Fédération mondiale des travailleurs scientifiques) 31 Mai 3 – 1 Juin, 2007, Glinkastrasse 5, 10117 Berlin

Quelques jours avant la réunion du G8 à Heiligendamm, près de la fin de la présidence allemande de l’UE, environ 70 chercheurs, professeurs et enseignants, étudiants, ingénieurs et techniciens ont participé au séminaire « Une autre science, d’autres technologies sont possibles : relever les défis « . Ils ont essayé de s’attaquer dans les deux jours au sujet de « la science en Europe ».

La science européenne et la politique de recherche résultant des orientations néolibérales des gouvernements, ses conséquences sur le rôle de la science et son avenir furent l’objet d’une discussion critique. Beaucoup de questions furent posées : – Quelle est par exemple les éléments de divergence entre les politiques scientifiques dans différentes régions de l’UE comme l’Est et le Sud ? – La science n’est-elle pas déjà ajustée aux intérêts des grandes entreprises ?

Pour la première fois une tentative sérieuse a été faite pour relancer l’analyse de la science européenne et la politique de recherche. Les discours et présentations du séminaire, peuvent être consultés dans la page Web . Les orateurs ont montré que la politique scientifique est en fin de compte quasiment semblable dans les différents pays européens. Et ce n’est pas toujours une bonne chose. Par ailleurs, la science semble être à courte vue et en partie focalisée : nano-, bio-technologies et atome sont priorisées, cependant que la recherche fondamentale est sous-développée. Il a été mis en évidence, en particulier, l’absence de démocratie dans certaines universités et instituts de recherche qui conduit notamment au manque d’indépendance des jeunes scientifiques et chercheurs.

La fonction et le rôle de la science et de la recherche a été discutée de façon plus générale. Ces facteurs sont en partie responsables des énormes problèmes auxquels l’humanité est confrontée. Les armes sont inventées par des scientifiques et des ingénieurs, de nouveaux systèmes informatiques peuvent accroître le chômage et accroître la productivité ce qui augmente la pollution de l’environnement. Mais d’autre part la science et la recherche peuvent également faire partie des solutions à des défis mondiaux. Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en sont un exemple remarquable.

Quel est le sens d’une science dite durable, ce point a été débattu avec ardeur. Malheureusement, le dialogue entre la science et la politique ainsi que entre les scientifiques et le public a presque totalement disparus. Mais la science et la recherche sont des domaines beaucoup trop importants pour être laissés aux seuls scientifiques, chercheurs et ingénieurs.

Plus encore, on peut difficilement trouver quelque chose sur la pertinence sociale de la science et la recherche. L’évaluation critique n’a lieu qu’en marge de la recherche. Au lieu de cela, la militarisation de la science augmente et il n’est souvent pas très clair pour celui qui conduit ce type de recherche à double finalité de savoir quel usage en sera fait. La réalisation des travaux avec cette double finalité est l’une des questions clés.

L’énumération des éléments alarmants pourrait se poursuivre. Mais des alternatives existent également qui se trouvent souvent à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur de la science et de la recherche. Mais elles doivent être reconnues et ne peuvent être promues que dans le cadre d’un changement fondamental et radical des politiques dans les pays européens et au niveau européen lui-même.

De nombreux exemples encourageants ont été présentés lors du séminaire. Ils concernent par exemple la science durable, recherches sur la paix, recherche sur le climat, utilisation durable des terres, autres technologies et recherche sur les énergies renouvelables. Tout changement exige des « acteurs » : les gens qui sont prêts à innover et à avoir peut-être de meilleures idées dans l’action. Mais ils font aussi souvent défaut. Les projets sont découragés par l’apathie et la conformité. Il a beaucoup de chemin à parcourir avant que la science et la recherche soient à même d’avoir la responsabilité d’être une partie cruciale de la culture éclairée, pour en finir avec la domination structurelle de l’irresponsabilité dans le domaine des sciences.

Le séminaire a été un début de motivation et, d’espérance. Les organisateurs poursuivront leurs travaux pour le renforcement de la culture de la responsabilité scientifique, et ceux d’entre vous qui souhaite s’impliquer s’il vous plaît n’hésitez pas à nous contacter. Les pages d’accueil des deux organisations INES et FMTS vous fournirons de plus amples informations.

Reiner Braun / Stuart Parkinson