Compte-Rendu de la 79ème session du Conseil exécutif

79ème session du Conseil exécutif, Paris,15 et 16 avril 2010

Présents : Messaoud AMARNA Jean-Pierre BAZIN, François BLUMENTAL, Frederico CARVALHO, André JAEGLÉ, Pascal JANOTS, Denis JOUAN, Shreesh JUYAL, Jean KISTER, Jean-Paul Lainé, Elies MOLINS, Cheikhou SYLLA, Vyacheslav VDOVIN.

Excusés : le représentant (non désigné) de ABIC, João CUNHA SERRA, Mamadou DIOUF Annick KIEFFER, ZHAO Zhongxian, Arnoldo VENTURA, Seiji YUASA. Invités : Djamal BOUKHEDDIMI, Roger DITTMANN. Interprètes : Christiane DAUSSE, Tim LEVINSON. Frederico CARVALHO préside les travaux du Conseil exécutif

A propos des absences : Il semble que du retard soit intervenu dans l’envoi des invitations. C. Sylla explication qu’une journée « Sénégambie » est organisée par les syndicats ce qui a retenu M. Diouf. V. Vdovin indique que des collègues d’Ukraine et de Belarus sont intéressés mais n’ont pas eu le temps d’obtenir des visas. Ce qui confirme qu’il faut informer plus rapidement.

1 Adoption des comptes rendus du Conseil exécutif précédent et de l’Assemblée générale

A. JAEGLÉ : Ces comptes-rendus n’ont pas été rédigés. Le secrétariat de la FMTS est en période de transition. (Notre fonctionnement est basé sur un bénévolat quasi intégral). C’est ce qui explique peut-être la diffusion, trop tardive au regard des besoins de certains collègues, des convocations. Nos ressources financières ne nous permettent pas de fonctionner autrement. Elles sont consacrées principalement aux voyages du Président ou d’autres représentants de la fédération. (Belém, Montréal,…), ainsi qu’à la logistique, l’interprétation,… Nous n’avons pas réussi à accomplir un certain nombre de tâches comme, par exemple, la rédaction du compte rendu de la précédente réunion du Conseil exécutif ou la publication de la lettre au rythme prévu.

2 Exposé d’ouverture du Président

Après quelques commentaires sur le contexte de la situation mondiale, le Président, brosse un panorama de l’activité de la FMTS depuis la dernière assemblée générale et notamment notre participation aux suites du premier Forum mondial Science et démocratie ainsi que les efforts du secrétariat pour publier une Lettre régulière, (voir texte de l’intervention lien versl’article). A la suite de cet exposé, les membres du Conseil exécutif expriment un certain nombre de réflexions :

J.-P. BAZIN : évoque les réflexions de Jean Gay résumées dans la Lettre n°2, à propos du crash d’un avion Airbus A330 . La bureaucratisation de tout le système de la recherche scientifique peut conduire à des catastrophes.

J. KISTER : donne une appréciation positive sur les deux Lettres parues. Les organisations affiliées ont une responsabilité dans l’alimentation de la lettre.

A. JAEGLÉ : indique que aux delá des membres du conseil exécutif la lettre est adressée à différentes listes de destinataires.

F. CARVALHO : il faut envoyer la Lettre aux syndicats et s’appuyer sur le relai des organisations syndicales, pas seulement sur les organisations de scientifiques. Ce qu’est normalement qualifié comme démocratie ne l’est pas en réalité et se rapproche plutôt d’une ploutocratie sur laquelle les citoyens n’ont pas de prise. Il est indispensable de créer les conditions pour que les citoyens en aient conscience et soient capables d’appliquer la méthode scientifique à l’analyse de la réalité. Ceci passe par un fort investissement dans la formation . Aux USA, le DARPA dont l’objectif est de développer des projets d’intérêt militaire finance des travaux de recherche libre dans des domaines choisis qui de son avis peuvent conduire à des résultats utiles à l’objectif poursuivi en attribuant des bourses de recherche à des scientifiques qualifiés.

S. JUYAL : la circulation de la Lettre via Internet est très utile. Il est possible de l’envoyer à des dizaines d’adresses.

P. JANOTS : avec la Lettre, nous avons adopté une nouvelle manière de présenter les choses. Il faut continuer. D’un côté on assiste à une restructuration capitaliste de la science. Mais en même temps s’affirme l’exigence d’une démocratisation de la science. Les participants à ce mouvement affluent : associations, syndicats, listes de scientifiques, …Une nouvelle approche, à la fois sociale et scientifique se dessine. La FMTS peut contribuer au développement de cette activité. A propos du sommet de Copenhague, le GIEC a été mis en cause . La science est l’objet d’une domination des forces économiques.

C. SYLLA : à propos des facteurs déterminant les politiques scientifiques actuelles, tels que les a évoqués le Président dans son introduction, quel devrait être le rôle de la FMTS ? Il faut une expression de la Fédération sur les questions scientifiques. Sur quoi agir pour développer la science ? Quel type de propositions ? Pour les régions du Sud, ce sont des questions très importantes.

J.-P. LAINÉ : il y a eu le Forum social régional à Bamako. Nous devons nous appuyer sur les organisations affiliées locales. Le Forum social européen va se tenir en Turquie ; il y a là-bas un compromis entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire. On n’est pas sûr que les délégations puissent rentrer. Le Forum social mondial et le Forum mondial Science et démocratie (FMSD) doivent rester liés. Le FMSD nous offre des contacts avec des indiens, des canadiens, des brésiliens. La FMTS doit montrer son rôle. Il y a des chantiers à prendre en main : la science et la jeunesse ; les réunions régionale de la FMTS.

Nous travaillons avec INES. Demain après-midi INES participera à notre séminaire sur les questions de l’énergie. Le 30 juin il y a une journée de l’UNESCO à Dakar. Il faudrait obtenir que chaque membre du Conseil exécutif prenne en charge un sujet. Ce travail doit être plus continu.

3 Rapport du Secrétaire général sur le fonctionnement de la FMTS.

Pour les raisons indiquées plus haut par A. JAEGLÉ il n’y a pas de rapport du secrétaire général.

4 Rapport du Trésorier

F. Blumental présente les comptes de l’année 2009. La situation financière est saine. L’actif net au 31 décembre s’élevait à 41 254 euros.

5 Discussion générale

La discussion est focalisée sur deux questions :

-  a. le contexte de crise planétaire sociale, sociétale et environnementale,

-  b. la science, la recherche, les scientifiques et la crise. Elle permet en outre de faire le bilan des activités et le point des travaux, des objectifs et des projets d’action, notamment :

a. la condition des scientifiques,

b. science et démocratie,

c. le désarmement,

d. la bioéthique,

e. les jeunes et la science,

f. le « drainage » des cerveaux,

g. recherche et service public,

h. la question de l’énergie (besoins et sources)

V. VDOVINE : fait savoir que Marina Kargalova suggère de discuter du monde post-crise. Il faudrait pouvoir échanger nos idées à ce sujet, (voir texte de Marina Kargalova l’article). Il donne ensuite des informations sur la situation de la science en Russie et sur l’action du syndicat devant les institutions. Les dotations sont insuffisantes. Le budget a été réduit de 15% en 2009 et de 11% cette année. Il faut que nous convainquions les responsables politiques de l’utilité de la science. Seuls les scientifiques peuvent montrer le chemin pour sortir de la crise. Vyacheslav appelle à un soutien international pour leurs manifestations.

C. SYLLA : Les pistes proposées par le Président doivent être précisées. Il faut apporter des réponses précises aux questions posées. Une journée de la renaissance scientifique aura lieu à Dakar, le 30 juin 2010. Sont également prévues des journées ‘Jeunes Science’ : le but est de diagnostiquer ce qui ne va pas. Il y a une ambiance générale de désaffection des jeunes vis-à-vis de la science. Pourquoi, alors que développement social demande développement scientifique ? Un programme « Urgence Mathématiques » avec des « Olympiades de mathématiques » a été lancé. C’est une nécessité, alors que les enseignants sont en nombre insuffisant. D’où notre volonté que les mathématiques soient prises en compte et que notre activité soit soutenue par la FMTS.

J. KISTER : Que signifie exactement le discours « la science c’est la solution pour sortir de la crise » (discours tenu par Obama, Sarkozy, Medvédev). S’agit-il de la recherche que le secteur public fait à la place des entreprises ? Les politiques veulent développer la science comme source de marché. Cela se traduit par l’explosion des financements par contrats. La R&D coûte cher. Les entreprises veulent sous-traiter leur recherche. D’où la précarité. La FMTS devrait se fixer trois objectifs :

a. échanger les expériences.

b. Travailler en direction des jeunes.

c. Discuter avec citoyens.

J.-P. BAZIN : Le problème de fond n’est pas circonscrit à la science. La question est « quelle science pour quel type de société. » Exemple la science verte et durable.

F. CARVALHO : La planète et l’espèce humaine sont confrontés à des problèmes sérieux. La majorité de la population n’en est pas consciente. Nous revenons à des formes du capitalisme du 19ème siècle. La culture scientifique est nécessaire. La FMTS pourrait jouer un rôle dans la définition de problèmes. Des solutions pourraient être esquissées. Elle peut aussi avoir un rôle de persuasion auprès des gouvernements. Il y a plusieurs chemins possibles. Nous pourrions tenir des conférences de presse. Mais la science ne peut, à elle seule, parvenir à résoudre tous les problèmes. Il faut changer des comportements et ouvrir la voie à un nouveau paradigme de développement.

S. JUYAL : Que peut faire la FMTS. Elle n’est pas un gouvernement mais un groupe de plaidoyer. Pour la justice, contre l’exploitation. Faire une conférence de presse ? De manière générale, nous devrions nous investir dans les relations publiques.

A. JAEGLÉ : Il y a des problèmes internationaux sur lequel nous pouvons agir en tant que FMTS. D’autres questions dépendent de nos organisations affiliées. Nous existons par nos organisations affiliées. Nous avons de la peine à ce qu’elles relaient nos initiatives. Elles ne font pas de lien entre leur action domestique et ce que fait la FMTS. Les problèmes dont nous décidons de nous saisir doivent les concerner. En voici deux :

• Les changements climatiques : il faut réfléchir à ce qu’on peut dire et faire et où nous pouvons nous exprimer : la Lettre, l’UNESCO, le FMSD . Il ne s’agit pas de problèmes seulement scientifiques mais aussi économiques. Certains préconisent la décroissance économique comme solution. La science peut beaucoup, mais pas tout ! A nous d’être assez inventifs pour convaincre nos organisations affiliées qu’elles doivent se saisir de cette question.

La fuite des cerveaux (le brain-drain) : comment réagissons-nous aux informations données par le syndicat de l’Académie des sciences de Russie ? Sommes-nous en mesure de formuler des revendications ? Quels sont nos interlocuteurs ? Comment utiliser le document de travail fourni par Jean-Pierre Bazin : lien vers l’article ?

F CARVALHO : Tout problème particulier (par exemple celui de la décroissance), doit être soumis à chacune des organisations affiliées.

J.-P. BAZIN : se déclare moins pessimiste que A. Jaeglé. Il faut donner un statut à chacun des documents que nous diffusons. Il y a plusieurs niveaux : document de réflexion, document de travail, ,

J.-P. LAINÉ : Qu’attend-on de la FMTS ?

Djamel BOUKHEDDIMI : La fuite des cerveaux touche toute l’Afrique. La décroissance pénalise les pays pauvres. Il y a 30 ans on disait aux pays en voie de développement « utilisez les technologies intermédiaires ». Maintenant, ces technologies sont obsolètes. Les problèmes sur la base desquels la FMTS s’est développée en 1946 se reposent aujourd’hui bien plus lourdement. La FMTS doit assumer cette situation. Ne pas devenir des pays uniquement consommateurs. Il y a la question des visas. Il faut faciliter l’accès des scientifiques.

D. JOUAN : On est confronté à une dictature du chiffre. Le campus de Saclay : C’est une Opération Sarkozy. Restructuration profonde de la recherche, – précarisation de plus en plus grande. Il faut construire de l’enseignement supérieur africain, mais l’enjeu de la transformation du système est présent. La notion de service public est abandonnée. Création d’une association pour la défense de l’économie politique. La mobilité c’est une valeur abstraite. Cela peut être du harcèlement, …

6 Adoption de documents :

Les documents suivants ont été adoptés :

a Déclaration de la FMTS : « Après la conférence de Copenhague, que faire/ quel rôle pour les scientifique ? » lien versl’article

b Résolution du Conseil exécutif « Désarmement nucléaire et paix » voir lien versl’article

c « Brain drain : flux de cerveaux des pays pauvres vers les pays riches »Le document a été adopté dans son principe. Vyacheslav Vdovin et Cheikhou Sylla sont chargé de le finaliser (motion en cours de finalisation)

d Plan d’action pour l’année 2010-2011 (Annexe non publiée)

e Prochaine réunion du Conseil exécutif : les 27 et 28 mai 2011.

f Questions diverses : Pour mémoire.