21 Assemblée Générale – Rapport introductif 1ère Partie
1) Introduction
En ouvrant cette vingtième Assemblée générale de la Fédération mondiale des travailleurs scientifiques, je voudrais tout d’abord saluer nos hôtes : d’une part, l’Académie des Sciences de Russie qui nous fait l’honneur d’héberger cette séance introductive et d’autre part le Syndicat national des employés de l’Académie des Sciences de Russie qui depuis des mois prépare cet évènement en contact permanent avec l’équipe de direction.
En second lieu je voudrais saluer tous les participants : par la quantité et la qualité (4 continents et au moins 15 pays sont représentés) ils témoignent de notre visibilité et sans doute d’une aspiration de la communauté scientifique, de certains syndicats représentatifs des personnels en tous cas, à réfléchir et débattre collectivement –au niveau international- sur le rapport Science et Société , travailleurs scientifiques et acteurs dans la société, politiques ou animateurs des mouvements, sociaux, à l’échelle planétaire ou continentale. Cet axe de travail s’impose par la place de la science et de la technologie dans la vie au travail et dans la vie personnelle, par la nécessité de faire connaître nos problèmes, pilotage, financement, statuts –autrement dit indépendance, qualité et responsabilité- à l’ensemble des populations pour trouver des solidarités et pouvoir contrer les attaques des dernières décennies qui s’amplifient actuellement et enfin ce qui n’est pas le moindre par les défis auxquels l’Humanité et son vaisseau spatial « Terre » doivent faire face et qui posent l’application de le Science et de la Technologie comme problème et comme solution à la fois.
Je fais court au risque d’être schématique mais je reviendrais dans quelques instants sur ces points et surtout ils seront traités plus en profondeur dans l’assemblée et dans les groupes de travail.
Sur ces points, je voudrais ajouter –et je le sais d’expérience en tant qu’ancien dirigeant d’une organisation syndicale- que notre travail est complémentaire de l’activité de nos organisations affiliées qui est accaparée par la défense au quotidien des collègues. J’ajoute enfin que la FMTS est en elle-même une pratique de l’alliance scientifiques – mouvement social par sa composition qui est faite de syndicats, d’associations et de personnes individuelles.
Dans l’assistance je remarque des observateurs, des candidats à l’affiliation : soyez les bienvenus. Je remarque également que la délégation d’Algérie est importante : ceci est sans aucun doute le fruit du succès de la session 2012 de notre Conseil exécutif qui s’est tenu à Alger il y a bientôt un an.
Que des coopérations fructueuses s’établissent. J’en profite pour excuser certains collègues, certaines organisations qui n’ont pu venir ici car trop occupés par leur activité militante nationale et d’autres pour des raisons financières. Je pense aux amis portugais, marocains, tunisiens, irlandais. Certains souhaitent conserver ou retrouver une place au sein de notre parlement, le Conseil exécutif : je donnerai leur fiche à la commission des candidatures.
Pour finir cette introduction, je vais décrie brièvement le menu et les ambitions de cette semaine en Russie. Tout d’abord au cours de cette assemblée générale décrire et analyser la situation de la Science dans ce monde en crise tout au moins en transition, puis définir notre positionnement et un plan d’action accompagné de résolutions et ou d’appels. La conférence que nous organisons habituellement avant ou après l’Assemblée générale se tiendra en plein milieu, c’est-à-dire demain mardi à Nijni Novgorod: c’est une façon de dire qu’elle est dédiée à un thème central pour la Fédération, la question des jeunes scientifiques à laquelle nous adjoindrons la question des femmes scientifiques. Nous voulions aussi assurer un bon succès d’audience à cette initiative. Nous terminerons par la réunion du C.E. nouvellement élu et par la tenue des groupes de travail.
. Avant d’entamer mon rapport proprement dit, je voudrais évoquer avec vous les personnalités amies qui nous ont quitté au cours de ces 4 ans. Je veux parler tout d’abord de François Blumental qui fût notre trésorier pendant près de 20 ans. Sa disparition brutale a été douloureusement ressentie par tous ceux qui l’ont connu et qui ont grandement apprécié ses qualités professionnelles et humaines. Produit d’une très grande école, la polytechnique de Zürich, rien ne le prédestinait si ce n’est ses valeurs et convictions sociales à devenir dirigeant syndical et notamment directeur financier de la plus grande confédération ouvrière française, la CGT. François ne laissait personne indifférent. Nous conservons le souvenir d’un militant passionné, parfois déconcertant, clair dans ses convictions et son action, sachant être ferme, même avec ceux qu’il estimait, mais chaleureux dans ses contacts et apprécié de ses collaborateurs comme de ses camarades.
Manuel Da Silva Garrido, décédé en janvier 2010, représentait au Conseil exécutif notre organisation affiliée portugaise OTC-Organização dos Trabalhadores Científicos, dont il était un des membres de la direction collective depuis 1984. Manuel Garrido était chercheur dans le domaine de l’électrotechnique théorique. Il a enseigné à Lisbonne à l’École Supérieure du Génie Technique et fût pendant plusieurs années professeur invité à l’Université Catholique de Louvain. Ses amis et collègues portugais retiennent de Manuel Garrido le souvenir d’un homme de gauche à l’esprit analytique qui a été l’inspirateur et le rédacteur de nombreuses prises de position de l’OTC sur la condition des chercheurs au Portugal et dans le monde.
Il y a un an et demi le décédait l’un de nos plus éminents présidents, Jean-Marie Legay. Professeur de Biologie à l’Université de Lyon, il succéda en 1980 au physicien Eric Buhop à la présidence de notre fédération. Lui aussi avait consacré de l’énergie et du temps au travail syndical : il avait été secrétaire général du syndicat –auquel j’appartiens- des professeurs d’université de France en 1966-1967 (Syndicat National de l’Enseignement Supérieur-SNESUP). Sous son impulsion la FMTS organisa des rencontres de chercheurs scientifiques de haut niveau appartenant aux deux blocs de la guerre froide et qui, en marge des thèmes officiels des symposiums, discutaient des conditions scientifiques et techniques du contrôle du respect d’accords tels que, par exemple, l’interdiction des essais nucléaires souterrains. Ces accords si modestes fussent-ils, allaient dans le sens du désarmement nucléaire. André Jaeglé, mon prédécesseur, m’a rapporté des éléments de son discours d’adieu à la FMTS lors de l’assemblée générale de 1992, qui me semblent totalement pertinents et utiles à énoncer ici :
« […] je n’aime pas beaucoup le terme de pays sous-développés ni même celui de pays en voie de développement, car nous sommes tous en voie de développement : j’aime encore moins le terme de pays développés, comme si c’était fini… Je conteste l’hypothèse d’un seul développement, d’un seul modèle de développement, par rapport auquel nous n’aurions plus qu’à nous placer ; sans qu’il vienne à l’esprit que ce développement ne nous convient peut-être pas. Et si nous nous trompions de développement ? » Quelle clairvoyance ! Quel bon usage de l’esprit critique, issu de l’éducation et de la pratique scientifique, qui nous invite à ne pas prendre pour évident ce qui l’est pour d’autres, parfois même extrêmement nombreux et puissants !!
Je propose que nous saluions leur mémoire par une minute de silence.
II.- Tour d’horizon sur la situation mondiale. Les caractéristiques de l’évolution
1) Un rapide regard sur la situation mondiale n’incite pas à la quiétude. Non seulement des armes « conventionnelles » – je n’aime pas ce mot qui en masque la brutalité- sont accumulées, des armes de destruction massive sont perfectionnées (les arsenaux nucléaires notamment) mais on entend trop souvent la menace d’y recourir. En différentes régions du monde on présente l’intervention militaire comme la solution, on développe même le concept du « devoir d’ingérence ». Nous ne savons que trop que la guerre ne règle rien. Les exemples récents ne manquent pas. Au mieux elle empêche un massacre à court terme mais elle engendre à long terme une destruction des sociétés tant au plan culturel que matériel. L’utilisation du 5è pouvoir (après les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires –qui sont trop souvent confondus-, et le pouvoir économique qui tend à dominer) le pouvoir des médias est utilisé, j’allais dire exploité outrageusement pour justifier des interventions qui sont tout simplement néocoloniales. L’hypocrisie le dispute à l’injustice et à l’arbitraire. Des peuples n’ont toujours pas d’Etat au sens plein. On doit cependant applaudir l’UNESCO qui la première a fait une place à la Palestine, suivie par l’ONU qui l’automne dernier a accordé un « strapontin ». Comment qualifier le régime d’un pays où certains habitants n’ont pas les mêmes droits que les autres et qui colonise et fait bouger la frontière constamment ?
Sans porter de jugement sur la vie en Union Soviétique il faut reconnaître que la disparition de cette puissance militaire n’a pas entraîné l’ère de paix promise par les idéologues de la « fin de l’Histoire » mais au contraire la multiplication des interventions : Amérique latine, Europe, Afrique, Asie :…
L’une des conséquences les plus graves de cet état de guerre permanent, c’est non seulement les drames humains engendrés, l’accoutumance au recours à la violence au lieu du débat politique, la réussite florissante des industries d’armement mais aussi le discrédit jeté sur l’ONU.
. A ce sujet notre commission désarmement fera sans doute une proposition de résolution.
2) L’autre point qui domine aujourd’hui la scène internationale, c’est la crise économique qui secoue l’Europe dont certains dirigeants politiques essaient de dire qu’elle ne serait que le résultat de l’immoralité régnant dans la banque et la finance et de l’insuffisance de contrôle. Mais nous autres, scientifiques, voyons bien que c’est toute l’économie mondiale qui est à réorienter.
A chaque instant les transactions financières sont plus de mille fois plus importantes que le commerce des produits et des services ; cette bulle financière a pour but de rémunérer par n’importe quel moyen, par n’importe quel produit « toxique » des capitaux qui exigent des intérêts à 2 chiffres à 12-15% . En fin de compte c’est l’économie qui est mise au service de la finance (on marche sur la tête) en pesant sut le coût du travail et sur la protection sociale d’où les politiques d’austérité, la casse et la privatisation des services publics, la mise en concurrence des travailleurs du monde entier, la jungle dans des domaines aussi fondamentaux que la fiscalité (les paradis fiscaux) et .le transport maritime (pavillons de complaisance). Est niée toute notion de bien commun, toute chose n’est considérée que sous l’angle de la marchandise, toute régulation est à supprimer. L’activité scientifique subit totalement ce mode de pensée : nous y reviendrons.
3) Troisième caractéristique de ce début de 3è millénaire : l’intense bataille des idées. D’une part le rôle de l’information et de la communication qui peuvent être des outils pour faire accepter des reculs historiques mais aussi des instruments de rassemblement des gens autour d’une indignation, d’une protestation et d’autre part le renouveau des croyances irrationnelles ainsi que le retour de l’intolérance dans les grandes religions. Ces dernières sont le fruit spontané des difficultés et du désespoir et sont développées très souvent comme outils pour parvenir et se maintenir au pouvoir. La mutation considérable des sociétés humaines provoquées par la révolution informationnelle et par la mondialisation de la révolution industrielle est à prendre en compte et j’y reviendrai.
4) Une 4è caractéristique très importante qui n’est pas sans influence dans la lutte d’idées citée précédemment c’est la prise de conscience croissante que nous – l’humanité- vivons dans le précaire, dans un temps et un espace minuscules à l’échelle et au milieu de l’univers, que notre vaisseau spatial est limité dans son espace et ses ressources. Pour la première fois dans notre courte histoire notre niveau d’activité semble même influer sur le climat : nous ouvrons ainsi un nouveau temps géologique : l’anthropocène. L’idée que nous sommes des passagers momentanés, que nous ne devons pas faire n’importe quoi pour assurer une poursuite du voyage pour nos descendants est d’une profonde dureté. C’est un point qui nous interpelle particulièrement, nous scientifiques.
5) Je garde pour la fin le motif de satisfaction. Des peuples prennent en main leur destin ou tout au moins prétendent à la démocratie et à la dignité. Des réponses, des résistances nombreuses et variées se développent qui atténuent mon pessimisme. Les années 2000 ont permis à de nombre de pays d’Amérique latine de marcher vers l’indépendance vis-à-vis du grand voisin du Nord. Dans les pays developpés, face à la crise, aux actions puissantes du mouvement syndical, il faut ajouter et souligner l’irruption de la jeunesse qui crée des formes originales de lutte, interpellant les médias, contestant ces politiques qui lui barrent tout avenir. Les années 2010 resteront marquées par le « printemps » de la Tunisie et de l’Egypte, mouvements qui ont eu un profond écho dans tout le monde arabe et au-delà. Les résultats semblent faibles ou même détournés par les forces du passé et les manipulations étrangères attisent les affrontements mais le grain est semé !!. D’autres types de réponses, d’autres pistes d’interventions plus ciblées, plus professionnelles sont possibles et nécessaires que doit emprunter une ONG comme la nôtre. Je vais dans le chapitre suivant essayer de les décrire.
III.- Les responsabilités de la FMTS et notre activité depuis la 20ème Assemblée générale
A- Les thèmes
1) Ce contexte que je viens de parcourir à grands traits, nous l’avons appréhendé par touches successives lors des Conseils exécutif de cette mandature. Les points que je viens de souligner : le surarmement, l’économie néolibérale, la montée de l’irrationnel, le défi d’un développement durable, l’aspiration au vivre libre et dans la dignité : tout cela interpelle la science et la technologie, la recherche et le savoir partagé, c’est à dire l’éducation. Les responsabilités des scientifiques, de nos organisations affiliées et de la FMTS sont donc grandes.
Nos axes d’intervention ont été d’abord de définir et faire connaître notre conception de la Science et de l’Education au service d’un humanisme de notre temps.
Pour que l’humanité relève les défis terribles d’aujourd’hui, pour qu’elle construise une société humaine multiculturelle, multicolore et pacifique il faut en priorité une Education de quantité qui atteigne l’ensemble des enfants du monde, filles et garçons et de qualité, c’est-à-dire qui donne les moyens et les méthodes pédagogiques suffisants et adaptés pour surmonter les handicaps culturels et surtout qui cible la formation humaine personnelle et du « citoyen ». La conception qui prévaut chez beaucoup de dirigeants économiques et politiques est celle d’une éducation limitée à une instruction technique chargée de former des individus au savoir-faire immédiatement utilisable. Je ne parle pas ici simplement de l’enseignement technique ou professionnel mais aussi de l’enseignement général et jusqu’au plus haut niveau de l’enseignement supérieur. A l’heure où les emplois évoluent très vite, où les robots peuvent assurer les tâches répétitives, où la vie personnelle et professionnelle exige autonomie et créativité, c’est paradoxal ! à moins que l’on ne veuille véritablement pas d’hommes et de femmes pleinement citoyens. Pour résumer l’enjeu est le suivant : dénoncer une éducation réduite à la formation d’une ressource humaine pour l’économie et promouvoir au contraire la formation critique, culturelle et citoyenne ; en citant Montaigne : « éduquer n’est pas remplir un vase mais allumer un feu ».
2) En ce qui concerne la Science et la Technologie nous assistons à une dérive semblable.
Les dirigeants conçoivent dorénavant la recherche comme une activité soumise au même processus, aux mêmes critères que toute autre : définition d’un projet, investissement, durée, résultats, transfert, évaluation. La création, l’imagination, l’inattendu, la collaboration, l’échec, le facteur temps sont étrangers à la pensée et au vocabulaire dominants.
La priorité des financements sur projets oblige à consacrer un temps considérable à la constitution de dossiers, elle oriente en outre vers des voies déjà explorées.
L’évaluation des personnes, des équipes, des laboratoires sur la seule bibliométrie (la formule anglaise publish or perish), la mise en concurrence généralisée sont d’autres aberrations.
Pour la recherche fondamentale et donc pour l’humanité à terme, c’est une catastrophe.
Notre mission, notre métier exigent indépendance, temps, collégialité, coopérations.
3) Dans le rapport de la Science à la société deux attitudes, contradictoires et également négatives sont très fréquentes, c’est d’une part comme il y a un siècle la croyance en la science sauvant l’humanité et d’autre part l’attitude inverse, la science et la technologie perçues comme des pollutions d’un ordre naturel sain.
Des courants religieux –notamment aux Etats-Unis- vont même jusqu’à nier des savoirs
universellement reconnus comme l’évolution , comme nombre de mécanismes biologiques.
Le « scientisme » et l’ « anti-science » sont également erronés. C’est la science entendue comme des connaissances et une démarche critiques qui peut aider l’humanité à éloigner ses « démons » (superstition, intolérance, égoïsme, xénophobie) et relever les défis de ce XXIè siècle, climatiques, énergétiques et alimentaires. Son élaboration, sa diffusion et son partage –quel joli mot qui signifie la justice et l’égalité dans l’accès- du savoir, doivent être au cœur de tout projet politique.
Sur cet axe situé au cœur des responsabilités que nos organisations affiliées nous ont confiées –comme je l’ai évoqué dès mon préambule- il faut avoir le souci de développer le dialogue avec les acteurs du mouvement social, avec les syndicats, associations, ONG, partis politiques qui réfléchissent sur le présent et le futur de nos sociétés. C’est le sens de notre investissement dans le processus « Sciences et démocratie » qui s’intègre dans les forums sociaux.
Nous scientifiques disons que la science, la technologie et leurs applications sont des choses trop sérieuses pour être laissées aux mains des politiques, des représentants des multinationales et de quelques scientifiques « experts » « bien en cours ». Non seulement des représentants des personnels doivent être associés à la définition et à l’évaluation mais aussi des représentants de la société, associations, confédérations syndicales. Ce point est à débattre car il faut le concilier avec le souci d’indépendance absolue dans la recherche fondamentale.
4) Enfin nous considérons que le statut social des éducateurs et des chercheurs s’est dégradé sensiblement ces derniers temps : les travailleurs de la recherche, tant publique que privée subissent des pressions plus intenses, la précarité, les délocalisations et en Europe les mêmes reculs que l’ensemble du monde du travail en matière de protection sociale comme de démocratie sur le lieu de travail. Nous devons nous saisir des instruments internationaux que sont la Recommandation de l’UNESCO et la charte européenne. Nous pensons que le salaire, la sécurité de l’emploi, l’image sociale sont des éléments de la véritable indépendance du scientifique, garantie de la qualité, de l’authenticité des résultats. Nous pensons en outre que ceci ne favorise pas la diffusion dans la société des savoirs et des attitudes scientifiques. Nous pensons également que le moindre appétit des jeunes à s’engager dans des formations scientifiques est lié au moins partiellement à cette dégradation.
Cette dégradation moyenne cache des disparités énormes qui engendrent des dérives et des drames.
Le groupe de travail « condition de la recherche et des chercheurs » traitera de ces questions, mais je souhaite les citer ici car elles sont des révélateurs de nos sociétés.
Je les énumère –car j’ai déjà pris beaucoup de votre temps- : le drainage des cerveaux, la véritable « exploitation » des jeunes thésards, l’inégalité hommes-femmes, l’instrumentalisation de certains scientifiques comme experts pour justifier les politiques et enfin le courage d’être lanceur d’alerte.