Compte-rendu du 81e CE à Alger

COMPTE-RENDU DE LA 81ème SESSION DU CONSEIL EXECUTIF DE LA FMTS (Alger, 2012)

Le CE de la FMTS s’est tenu du 23 au 25 septembre 2012, sous la présidence de Frederico Carvalho, en sa qualité de vice-président du Conseil Exécutif, dans les locaux de l’UDES (unité de développement des énergies renouvelables), à Bou Ismaïl, Tipaza, aux environs d’Alger, sur l’invitation de sa directrice.

Il a réuni les membres du CE représentants les organisations suivantes :

SNCP-UGTA, Syndicat National des Chercheurs Permanents (S. Zoghbi, Algérie) ; API-CSIC, Asociacion Profesional de Investigadores del CSIC (E.Molins, Espagne) ; SNE-Sup, Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (J-P Lainé, Président de la FMTS, France) ; SNTASR, Syndicat National de l’Académie des Sciences de Russie, (V. Vdovine, Russie), en présence du secrétariat de la FMTS (J-P Bazin, secrétaire, P Janots, trésorier, J-P Lainé, Président).

Etaient excusés les membres du CE représentants des organisations suivantes :

SNEU-UGTA, Syndicat national des Enseignants du Supérieur, (A.Messaoud, Algérie) USFSS, US Federation of Scholars and Scientists (S. Juyal,Canada) ; CAST, Chinese Association for Science and Technology (Zongxian, Chine) ; SNCS-FSU, Syndicat National des Chercheurs Scientifiques(D.Jouan, France), SNTRS-CGT, Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique (J.Kister, France) ; UGICT-CGT ; ABIC, (Asociação dos Bolseiros de Investigação Cientifica (Secrétaire Général, Portugal), FENPROF, Federação Nacional dos Professores (J. Cunha Serra, Portugal) ; SUDES, Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal (C. Sylla, Sénégal) ; CSA, Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal (M. Diouf, Sénégal) ; A. Jaeglé, Président Emérite de la FMTS, S. Yuasa, vice-président de la FMTS.

Personnes invitées présentes : J. Rome-Chastanet, représentante de la FMTS à l’UNESCO ; H.Carteron, assistante du président de la FMTS ; E.Wietzel Union Générale des Ingénieurs, cadres et Techniciens CGT (E. ? France)T.Berbar Ingénieur INSERM (France) ; Deux chercheurs Egyptiens. Personnes invitées excusées : A. Rahmani, coordinateur national du CNES, (Conseil National des Enseignants du Supérieur, Algérie), N. Alexandrovna (Syndicat de l’Académie des Sciences de Biélorussie), M.Derrouiche (Syndicat de l’Enseignement Supérieur du Maroc) ; M. Lalhou, chercheur, Maroc ; S Aouadi et H. Boujarra FGESRS (Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur de Tunisie) ; L. Bouguera, Professeur, Tunisie ; A. Shyrokov (Président du Syndicat des Travailleurs de l’Académie des Sciences d’Ukraine.

Les séances se sont déroulées en présence de chercheuses et chercheurs algériens qui ont pris part aux débats.

Exposé d’ouverture du Président Jean-Paul Lainé

Il rappelle les liens anciens de l’Algérie avec la FMTS : dès 1973, adhésion des ingénieurs algériens et appel, la même année, du président Boumedienne, à la Conférence des pays non alignés pour un nouvel ordre économique international permettant la coopération scientifique au service du développement ; en 1978 à Alger, Symposium Science, Technologie Développement, suivi de la contribution de la FMTS à la Conférence des NU sur la science et la technologie pour le développement (UNCSTED) ; en 1985, adhésion de l’Union des architectes, ingénieurs et Scientifiques d’Algérie (UNIASA).

Ainsi le choix de tenir ce 81èmeCE à Alger, réactualise l’objectif permanent de la FMTS d’une coopération scientifique et technologique mettant en échec le drainage des cerveaux vers les pays du Nord, l’immigration « sélective » et la fausse liberté du commerce (sous l’égide de l’OMC ) qui ruine les économies des pays du Sud en favorisant des investissements étrangers à caractère néo colonial.

Le président salue la mémoire de François Blumental, précédent trésorier de la FMTS et ancien directeur financier de la CGT et celle de Jean-Marie Legay, président de la FMTS de 1980 à 1992, tous 2 décédés au cours de l’année. (Une minute de silence est observée à leur mémoire).

Un salut est adressé à André Jaeglé, retenu à Paris par un grave empêchement familial. J.-P. Lainé souligne que dans son discours d’adieu à la FMTS, J.-M. Legay avait proposé une réflexion critique sur la notion de développement, contestant l’hypothèse qu’il ne pourrait exister « qu’un seul modèle de développement » (réflexion très éclairante pour les travaux de ce CE 2012).

Puis il analyse le contexte mondial : sous-estimation du changement climatique (sommet de Rio réduit à des vœux pieux), persistance du recours à la guerre (violation du TNPN, exercice du droit d’ingérence, indifférence occidentale aux menaces de guerre israéliennes, montée de l’extrême droite en Europe et aux USA mais émergence de résistances (Espagne, Tunisie, Egypte…), notamment dans la jeunesse.

Dans ce contexte la FMTS à un rôle à jouer : promotion d’une éducation sans exclus et formant à l’esprit critique ; défense d’une conception de la science, qui soit critique par rapport à l’illusion scientiste comme par rapport aux courants « antiscience », afin de relever le triple défi climatique, énergétique et alimentaire ; défense d’un statut des travailleurs scientifiques garantissant l’indépendance et la qualité de leurs travaux ; promotion d’une évaluation du travail scientifique intégrant les avis de la société civile et des syndicats.

Vie de la FMTS : le secrétariat doit s’étoffer inter-nationalement. Les groupes de travail doivent développer des échanges plus continus. Une modification des statuts visant à mieux remplir ces objectifs est proposée. Un message d’André Jaeglé souligne que la FMTS, est une organisation tournée vers l’international et non une ONG nationale ce qui lui confère à l’UNESCO des fondements solides pour « labourer le champ éthique, science et société ».

Rapport du trésorier, Pascal Janots

Il rend hommage à François Blumenthal qui nous a permis d’être hébergés à la CGT et d’avoir des comptes sains. Il présente un compte de bilans sur une période de plus de 10 ans. Les finances de la FMTS sont saines ce qui garantit son indépendance.

Les fluctuations dans les recettes et dépenses sont liées aux évènements différents selon les années et à la récupération d’arriérés de cotisations.

Il présente les comptes d’exploitation et une projection de l’activité budgétaire sur plusieurs années. Il indique que la révision des statuts doit permettre le changement des comptes bancaires et l’adéquation avec nos besoins nouveaux. Le président souligne l’effet positif de l’effort de récu-pération des cotisations et rappelle aux organisations affiliées que la FMTS dépend du versement des cotisations. La subvention de la CGT est maintenue et son montant est en cours de négociation.

Proposition de F Carvalho : établir une règle pour fixer le montant des cotisations en fonction des pays. La prochaine AG votera le montant des cotisations. J.-P. Lainé annonce que la dette de l’Algérie est épongée par le travail fourni pour l’organisation de ce CE. Le rapport financier est approuvé à l’unanimité.

Débat général

J.-P. Lainé invite à développer la réflexion sur notre stratégie (initiée par le document n°12 de A.Jaeglé) autour des 3 points qu’il a soulignés : le recours à la guerre, la sous-estimation du changement climatique, la montée de l’obscurantisme.

L’analyse globale de la genèse des crises (environnement, croissance, démographie, répartition des ressources) doit être poursuivie. Sinon on ne débouchera que sur des conflits (J.-P. Bazin).

Les pays riches déclenchent les guerres pour préserver leurs conditions de vie (besoins énergétiques). La science et la technologie doivent pouvoir jouer leur rôle pour résoudre ces crises, or on manque de cadres scientifiques (baisse du nombre de chercheurs dans l’UE, déchéance générale de l’école) avec 2 exceptions : la recherche militaire et financière (F.Carvalho).

Sur le climat :

La question des comportements pollueurs (associés aux « libertés politiques ») dans les pays riches est soulignée (chercheur CREAD) ; mais peut-on changer les comportements dans un système aussi puissant ? Il faut travailler à une vision globale du destin de l’humanité (environnemental, social, économique) (J.Rome-Chastanet).

Ceci ouvre sur la question idéologique : au Nord les « libertés politiques » sont soumises à l’idéologie véhiculée par les medias (J.-P. Lainé). LES PVD « consomment » les idées élaborées par les puissances occidentales et fournissent les ressources consommées au Nord. L’aide alimentaire (NU), les ONG, participent de ce processus (syndicaliste Algérien).

La pollution doit être évaluée par habitant (pas par nation). La taxe carbone vise à enrichir les grandes compagnies. Il faut sortir d’une vision à court terme et poser la question de quelle substitution possible au moteur à explosion (F.Carvalho). L’électricité est l’activité « la plus polluante du monde », la voiture électrique ne peut être une solution (E. Molins).

L’utilisation des nouvelles technologies peut-elle seule résoudre la question des inégalités ?(CREAD).).

La question du bien être constitue le seul indice valide du développement. (J.-P. Bazin).

En conclusion : sans une nouvelle vision du monde, avec une solidarité Nord-Sud, la technologie ne peut fournir de solution globale [NDLR].

Pour l’action :

Il faut traduire les idées en projets concrets pour la FMTS (J.-P. Lainé).

Il faudrait encourager le dialogue Sud-Sud (Afrique, Amérique latine) et dans ce but organiser des conférences régionales pour définir des projets concrets(R. Dittman).

Sur la stratégie au sens plus large, reprise du document n° 12-13 par F. Carvalho :

La science n’est plus dans la situation de 1946. Elle est impuissante à combattre seule les inégalités et les guerres. Le progrès social est indissociable du développement durable et plus seulement de la croissance. Il faut apprendre à vivre autrement.

Les militaires financent une grande partie de la recherche. Les conséquences de l’accroissement des connaissances sont imprévisibles. Il faut construire une politique d’action collective (scientifique, professionnelle, syndicale face à cette situation. Le travailleur scientifique ne peut être isolé. Il doit être engagé et acteur de progrès dans un dialogue permanent avec les autres citoyens pour arracher le progrès social à l’emprise des marchés financiers.

Concrètement, pour tuer la spéculation financière il faut proposer la taxe Tobin pour diminuer le nombre des transactions et inventer de nouveaux critères pour mesurer le progrès social. Les luttes seules permettent d’avancer (J.-P.Bazin).

Le texte d’André Jaéglé propose une démarche : dénoncer le système actuel, identifier les causes, clarifier la notion de « développement » au service des peuples. La FMTS est le lieu pour poser ces questions (les Organisations Affiliées peinent à le faire au niveau national). Notre tâche est de faire partager cette problématique aux organisations affiliées (P. Janots). Nous devons véhiculer l’idée que la croissance ne s’identifie pas au progrès social (exemple des USA) (F.Carvalho).

L’éducation est un point essentiel. Elle doit être publique : lutter contre sa marchandisation. Il faut d’autre part reconnaître tous les types de connaissances y compris traditionnelles (pas d’impérialisme cuturel) (H. Carteron). Il faut introduire l’éducation dans la stratégie (F. Carvalho). Il faut développer « l’alphabétisation scientifique » des populations. Il faut s’ouvrir aux jeunes et aux femmes (J. Rome-Chastanet).

Débat sur la question de savoir si la stratégie doit être « nécessairement » progressive. Des ruptures peuvent être nécessaires (J.R-C). Pas de consensus sur ce point (J.-P. B). Le grand capital ne cédera pas il y aura des confrontations sanglantes(F.C). Des invitées algériennes soulignent qu’au Sud, cette violence existe déjà.

Perspectives sur les activités de la FMTS

La lettre : elle doit faire connaître les documents. L’objectif est d’alimenter le débat dans les organisations affiliées. Envisager la traduction en Arabe, en Russe… Le site web : le changer ; faire des propositions de maquette pour l’AG (P. Janots). Se concentrer sur la mise à jour (grand retard) et travailler à l’architecture informatique pour favoriser le fonctionnement autonome des groupes (J.-P. Bazin). Que met-on dans le site ? Qui écrit ? Définir des groupes d’utilisateurs, avec différents types d’accès (F. Carvalho). Alerter par mail sur les nouveautés paraissant sur le site. L’AG doit être préparée par tous : faire participer les organisations affiliées (P. Janots). Comment diffuser les idées à l’extérieur ? Listes de diffusion, réseaux sociaux ? (Emmanuel, UGICT). Penser à des communiqués de presse, des avis adressés aux organismes internationaux, aux gouvernements ? (H. Carteron). Faire apparaître dans la presse algérienne ce qui s’est passé ici (J.-P. Bazin). Faire apparaître l’importante activité de la FMTS à L’UNESCO : Propositions FMTS adoptées, Organisation de conférences sur l’eau (J. Rome-Chastanet).

Séminaire : La recherche dans les « Pays en Voie de Développement »

Allocution du Directeur de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique en Algérie DGRSDT(invité) :

Le maintien de la recherche sous tutelle française jusqu’en 1971, puis une succession d’orientations politiques différentes, les années noires (1990-1998) du terrorisme qui ont entraînées 26 milliards de perte pour l’économie, 200.000 morts et la perte de nombreux emplois expliquent le faible nombre actuel de chercheurs. Le nombre actuel de chercheurs varie de 210 à 620 par million d’habitants (mh) suivant le mode de calcul, il est inférieur à la moyenne mondiale (1100/mh), pour 1800/mh au Maroc, 2000/mh en Égypte et 4.200 en France par exemple. Sur 100.000 étudiants algériens migrants 12% sont revenus, car leur retour n’avait pas été préparé (fuite des cerveaux et diaspora importante). Le premier plan quinquennal de 1998 tente de répondre aux besoins de l’Algérie avec la mise en place d’un statut dans le cadre de la fonction publique, la création de nouveau laboratoires de recherche en partie financés par les revenus pétroliers (2%), la création de poste d’accueil pour chercheurs étrangers bénéficiant de conditions attrayantes. Le souci d’une politique de la recherche est très récent : efforts pour favoriser le retour des étudiants formés à l’étranger, pour augmenter le nombre de docteurs et depuis 2008 mise en place d’un système de formation d’ingénieurs de recherche, mais avec un problème de débouchés professionnels. Les chercheurs et enseignants chercheurs présents dénoncent la « ségrégation » introduite par le DGRS entre docteurs et titulaires de magister et ingénieurs, problème résultant en partie des politiques menées avant les années 2000.

-  Le représentant du Sénégal absent pour un problème de visa n’a pu présenter sa contribution-

Contribution d’Elies Molins :

La recherche dans la « périphérie » de l’Europe : exemple de l’Espagne [1]. Situation en tension : Les pays de l’Europe du Sud ont donné une importante contribution à la science en formant beaucoup de chercheurs. En Espagne la croissance est de plus de 20% depuis 2001, mais beaucoup se sont expatriés. Le nombre de femmes a augmenté. Le nombre de publications est proche de la moyenne européenne. Cependant, la réduction de moitié des salaires dans le secteur public, le non renouvellement des départs ont induit plus récemment, une baisse du nombre de chercheurs. La recherche privée souffre d’un faible taux d’investissement. La recherche publique souffre d’une allocation des crédits orientée vers les « projets compétitifs ». Dans l’optique d’un développement soutenable il faut lutter pour maintenir une organisation publique de la recherche et réfléchir au changement de modèle de développement.

Contribution de Frederico Carvalho (Portugal) :

La Recherche Scientifique dans les pays en voie de dévelop-pement : quels objectifs, quelle organisation, quelle politique ?[2]

Une conjonction de crise menace la survie de notre espèce. La faim, les besoins énergétiques, la détérioration du climat affectent les populations de vastes régions du globe.

La responsabilité des professionnels de la science et de la technique est de rendre les citoyens conscients de la nature de ces crises et d’indiquer des voies pour s’attaquer aux défis qui en relèvent.

Il s’agit d’une crise systémique relevant de choix politiques. La liberté du commerce et de la circulation des capitaux ruine les pays pauvres. Ils doivent avoir le droit de protéger leur économie par la régulation de l’investissement étranger, les droits de propriété intellectuelle et la fin de l’exploitation effrénée de leurs matières premières.

La notion de développement doit dépasser l’objectif quantitatif de la croissance économique. La réduction des inégalités dans une économie globale stationnaire doit être visée.

La recherche scientifique relève de choix politiques qui déterminent l’affectation des ressources et relèvent de la place de la science comme facteur de progrès social dans la conscience des décideurs. L’exemple du Portugal (pays à « développement intermédiaire ») permet d’identifier les facteurs d’efficacité d’une politique de recherche permettant d’améliorer les conditions de vie des citoyens.

Cette politique doit aussi donner une place importante à la recherche fondamentale sans objectifs à court terme et doit être consciente de sa valeur intrinsèque notamment pour la formation des jeunes à la méthode scientifique.

La lutte pour une éducation de qualité suppose en effet de développer l’esprit critique, la créativité et l’intérêt pour la science dès l’école élémentaire. Il faut former des cadres qualifiés pour la recherche et développement et offrir aux jeunes chercheurs, techniciens et ouvriers de la recherche la perspective de véritable carrière avec des conditions de travail raisonnables.

Les besoins économiques et sociaux doivent orienter la recherche appliquée. Celle-ci doit être assurée par des organismes de financés par l’Etat afin d’être protégée des conflits d’intérêt. Des structures d’évaluation indépendantes et compétentes doivent vérifier régulièrement l’activité et les résultats obtenus. Le financement sur projet ne peut s’imposer comme seule source de financement. Le financement récurrent est indispensable pour ne pas déstabiliser le travail, de recherche et ne pas pervertir l’orientation des projets en fonction des préférences des commissions qui les sélectionnent.

Plusieurs chercheurs et chercheuses algérien(ne)s interviennent. Ils (elles) soulignent la nécessité que l’état construise des politiques de la recherche en définissant le chercheur comme celui qui a une production scientifique et non en fonction de son grade académique. Il faut donc remettre en cause le modèle académique calqué sur l’occident qui maintient les blocages par l’intermédiaire d’une minorité de mandarins. « Comment cesser d’être des consommateurs » et construire une identité culturelle pour jouer « notre rôle » en recherche et développement ? Par ailleurs les chercheurs doivent pouvoir être employés et non chômeurs. Les chercheurs formés en France ne reviennent pas car ils ne trouvent pas leur place. Le SNCP (Syndicat National des Chercheurs Permanents) a posé le 1er les revendications sur la recherche et discuté 5 années avec le gouvernement pour qu’il commence une réflexion sur la recherche et qu’émerge la question du statut des chercheurs. Aujourd’hui il y a une loi mais les moyens manquent. « Nous n’arrivons pas à montrer l’impact de la recherche dans le développement du pays ».

E. Molins souligne la nécessité d’introduire une conscience scientifique dans les populations, et de passer à une « conscience planétaire ».

Les politiques d’état pour la recherche sont nécessaires. En Europe les syndicats et la FMTS doivent agir pour qu’il y ait des collaborations et de vrais échanges avec les PVD et pas seulement des étudiants qui viennent dans de mauvaises conditions et ne retournent pas chez eux (P. Janots).

Conclusion du Président J.-P. Lainé :

Tous les pays sont de fait solidaires et doivent partager les savoirs (tous les savoirs, savoir-faire, traditions). Il souligne le rôle de l’état et la nécessité de services publics gérés démocratiquement avec la participation de toutes les catégories de personnels. Le syndicalisme doit interpeller l’état sur les conditions économiques dans chaque pays et défendre les salaires, les statuts et des conditions de travail épanouissantes : l’activité scientifique ne peut être sous pression. Il faut pouvoir réintroduire, la lenteur, la vision à long terme. Il déclare que la FMTS doit ouvrir un chantier sur le dialogue méditerranéen par des réunions régulières Reprise du débat sur la stratégie et l’action de la FMTS :

Idée centrale : renforcer le dialogue avec les organisations affiliées / Plusieurs propositions concrètes : Élargir le secrétariat aux vice-présidents en utilisant Skype. Traduire les CR de secrétariat en anglais, en Arabe, pour les syndicats maghrébins, (proposition de Smati). Les mettre sur le site. Faire du site un outil de dialogue : y mettre tous les documents (précédents et ceux de ce CE). Les OA doivent envoyer des propositions de textes au secrétariat notamment pour préparer l’AG de 2013. Elles peuvent envoyer des informations sur leurs pays (nouvelles lois, évolutions de la recherche, des statuts, statistiques).

Action : nous avons fait ici une expérience nouvelle de rencontre avec les syndicats et le gouvernement.

-  L’entrevue avec le secrétaire général de l’UGTA : créer les conditions pour définir des objectifs concrets de relations entre les organisations et d’appui des syndicats du Nord à ceux du Sud. Un plan d’action est nécessaire pour un dialogue Nord-Sud autour de la Méditerranée avec 2 thèmes retenus : le drainage de cerveaux et les relations sciences fondamentales et sciences appliquées.

Smati revient sur l’utilité de fédérations régionales.

J. Rome-Chastanet rappelle la nécessité d’une vision commune d’une société de « mieux–être et non de plus avoir » et que la « croissance » ne signifie pas la même chose au Nord et au Sud. L’Algérie innove dans le développement durable tandis qu’au nord les dirigeants continuent de sous estimer le changement climatique.

Les syndicalistes algérien(ne)s font part des difficultés rencontrées : après 5 ans de réunions avec le ministère, les avancées obtenus dans le dialogue social ne sont pas apparues au moment de la promulgation de la loi sur la recherche. Les mandarins ont bloqué en imposant « l’excellence ». La fonction publique a réduit à minima les propositions sur le statut au nom de « critères nationaux ». Il y a un problème de rapport de forces : les chercheurs se mobilisent peu pour soutenir les propositions syndicales. Les ONG sont sollicitées par le gouvernement au détriment des syndicats (rôle pervers).

J.P Bazin appelle à une collaboration dans l’optique des groupes de travail : sur les problèmes spécifiques de condition des chercheurs en Algérie notamment de barrage entre les catégories.

F. Carvalho suggère un document critique sur la notion « d’excellence » et sur celle de « développement ».

La relation syndicale Nord-Sud doit s’entendre comme un renforcement du rapport de force pas seulement comme une production d’idée (P.Janots). Il faut des actions intersyndicales (Emmanuel, UGICT). Il faut promouvoir la « solidarité syndicale » par rapport aux actions engagées, sans ingérence (Dalila syndicaliste SNCP).

Modification des statuts :

présentation en vue de l’AG. Le projet présenté (documents n°14 et 15) est une proposition en vue de l’AG de 2013. La question des comptes bancaires a été évoquée (ci-dessus). P.Janots : Les statuts doivent être simplifiés pour répondre à nos besoins et à l’identité de la FMTS en favorisant le dialogue international.

Propositions : 1° Supprimer le bureau mais élargir le secrétariat à 3 représentations internationales (via Skype). 2° Etablir un règlement intérieur pour le fonctionnement de l’AG et l’établissement des cotisations. Les propositions des membres seront discutées par toutes les organisations affiliées. L’exigence principale est la transparence. La proposition de statut sera sur le site. (Suggestion : y dédier un espace à la discussion). 2 questions sont posées : 1° le respect de la parité (Emmanuel) ; 2° la langue : la notion de « langues de travail » (français et anglais) est contestée au nom du droit fondamental à s’exprimer dans sa langue maternelle (J.Rome-Chastanet). Le document est approuvé par vote à l’unanimité en tant que base de travail.

La préparation de l’AG (document n° 23 rédigé par V. Vdovine) Elle sera organisée en Russie (A Moscou puis à Nijni Novgorod, après courte discussion) en septembre 2012. Vis-à vis de l’Académie et des autorités Russes il faut déclarer quels membres viendront. Le sujet du séminaire ouvert doit être discuté d’ici octobre. Proposition de P.Janots : les jeunes scientifiques (question du « brain drain », de la mobilité, des statuts, des perspectives d’emploi. La notion de « mobilité » est contestée. Finalement les 4 points sont retenus par les membres présents mais « mobilité » et « brain drain » doivent être distingués. V. Vdovine signale qu’il a invité à Alger des syndicats de pays issus de l’ex-URSS (Biélorussie, Ukraine) qui ont des projets d’adhésion mais qui n’ont pas pu venir et ont des problèmes financiers. Le président propose que les cotisations soient établies en fonction des rentrées des organisations. L’ensemble des propositions concernant l’AG est approuvé à l’unanimité.


[1]

[2]

1- Voir sur le site de la FMTS-WFSW l’intégralité de cette intervention dans le Power Point d’Elies Molins intitulé : « Science and Research in the Europe Periphery : the case of Spain ».

2- Voir sur le site de la FMTS-WFSW l’intégralité de cette intervention sous le titre indiqué.