Agressions contre les universités brésiliennes

de nos correspondants brésiliens

La préparation des élections au Brésil a été l’occasion d’un déploiement d’agressions contre la communauté universitaire touchant toutes ses catégories d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants, de personnel technique et administratif. Le candidat président, promoteur des idées xénophobes, misogynes, homophobes, élitistes et autoritaires, qui vient d’être élu, avait demandé à ses partisans de dénoncer tous ceux qui exprimaient des opinions contraires.

Le 25 octobre des agents des tribunaux électoraux, des policiers fédéraux et militaires armés, à la demande de juges ou à la demande de dénonciateurs, ont envahi des universités publiques du pays pour interroger, intimider et saisir du matériel, ainsi que pour ordonner le retrait des bannières accrochées portant des phrases contre le fascisme. La prérogative utilisée par les juges est que tout cela « pourrait constituer un matériel de campagne pour le candidat Fernando Haddad ». Parmi les matériels en question se trouvaient un « Manifeste en défense de la démocratie et de l’Université publique », signé par le syndicat des enseignants ainsi que  le disque  mémoire de l’ordinateur du secrétariat de la presse syndicale.

Le manifeste incriminé défendait les principes suivants : l’université publique et gratuite ; l’autonomie universitaire ; les droits des travailleurs de l’éducation ; la liberté de l’enseignement et de la recherche ; la valorisation de la carrière ; la stabilité des fonctionnaires ; l’assistance à l’étudiant, le logement et la restauration gratuite et universelle ; la démocratisation de l’accès et permanence de l’enseignement supérieur, de la vie, la diversité et la dignité humaine ; la démocratie et les libertés.

Des salles des cours ont été envahies par des personnes se disant des « officiers électoraux » pour « vérifier » si les enseignants ne parlaient pas politique. Pendant un cours de journalisme, une étudiante a appellé la police qui a envahi la salle pour arrêter l’enseignant car il avait parlé de « fake news ». Dans une autre université, un cours d’histoire portant sur le fascisme a été interdit par un mandat du juge. Jusqu’à présent, des activités ont été interrompues, du matériel saisi, des signalements par le Ministère Public, d’autres ont reçu de visites de la police. De tels faits se sont déroulés dans les universités publiques suivantes: UFRRJ, UFPB, UERJ, UFU, UFAM, UCP, UniRio, UEPB, UFMG, UFG, UNEB, UCP, UFMS, UFRJ, UFERSA, Unilab, UFF, Unifei, UFBA, UFCG, UFMT, UENF, UEPA, UFGD, UNESP Bauru, UFSJ, UFRGS, UFFS, IFB.