Solidarité avec les universités du Brésil

Par Jean-Paul Lainé, Président de la FMTS

Les informations qui nous parviennent du Brésil sont particulièrement alarmantes. Ce qui se passe doit être connu de tous. Nous sommes concernés en tant que travailleurs scientifiques mais aussi en tant que citoyens.

Depuis de nombreux mois, pendant la campagne électorale et depuis l’élection de M. Bolsonaro, la violence verbale, la violence physique et judiciaire ont envahi la société et notamment les universités. Un président élu, nostalgique des années de dictature, se présente comme chef d’un clan contre les autres, contre les plus faibles, les minorités et tous ceux qui sont différents. Il prétend ignorer les défis environnementaux. La chasse à ceux qui pensent « mal » est entamée dans les moyens de communication mais aussi dans les universités et centres de recherche.

L’ensemble de l’université brésilienne est en passe de perdre tout son sens en tant que lieu de développement de la pensée, de la connaissance et de l’esprit critique. La perte d’autonomie de l’université représente aussi la perte de la vie démocratique au Brésil.

La Fédération mondiale des travailleurs scientifiques (FMTS) rappelle que le Brésil est signataire de la Recommandation de l’UNESCO concernant la science et les chercheurs scientifiques qui stipule que  « par leur attitude à l’égard des chercheurs scientifiques, les États membres devraient démontrer que, et agir pour que, la recherche et le développement … s’inscrivent comme composante explicite de l’effort global des nations pour constituer une société plus humaine, plus juste et plus inclusive, au service de la protection et de l’amélioration du bien-être culturel et matériel de leurs ressortissants » (art. 4)

La FMTS déclare haut et fort sa solidarité à la communauté universitaire brésilienne et exige le respect de la liberté d’expression et d’exercice de leur métier des enseignants-chercheurs, des étudiants et de tous les travailleurs universitaires.

L’histoire nous enseigne le prix de l’indifférence face à de telles situations ; or sur d’autres continents apparaissent et se développent également l’intolérance et la xénophobie pouvant conduire aux pires catastrophes. Il est d’urgence d’œuvrer pour la prise de conscience de la nécessaire solidarité des passagers du vaisseau spatial « Terre ».

Il appartient aux travailleurs scientifiques et à leurs organisations, dans tous les pays, de se tourner vers leurs gouvernements respectifs pour leur demander d’intervenir par tous les moyens appropriés, notamment dans le cadre des institutions du Système des Nations Unies, pour que cesse cette situation.