Rapport du Président, partie II – CE d’Evora – 3 juillet 2023

Rapport du Président – partie II

Notre fédération a été fondée à un moment critique de l’histoire humaine, marqué par l’invention de l’arme atomique et la menace imminente qu’elle faisait peser sur l’humanité. En tant qu’êtres humains, notre curiosité innée nous pousse à explorer le fonctionnement interne de la nature, menant à des progrès remarquables. Ces connaissances accumulées, transmises de génération en génération, ont conféré à notre espèce un pouvoir sans précédent sur le monde naturel. Cependant, nous devons reconnaître les implications éthiques de l’exercice de ce pouvoir. Tout comme un couteau peut être utilisé pour couper du pain ou un fusil pour chasser un canard, l’énergie nucléaire peut être exploitée pour produire de l’électricité. Mais lorsque l’empathie, la bonne volonté et la capacité à s’engager dans le dialogue et la négociation sont absentes, notre santé mentale décline et nos instincts les plus primaires prennent le dessus.
Ces outils peuvent ensuite être utilisés pour blesser ou détruire les autres, à une échelle qui était auparavant inimaginable.
De nos jours, les conséquences du changement climatique, exacerbées par la croissance démographique, ainsi que les conflits, non seulement nous menacent de guerres, mais mettent également en péril toute notre civilisation. Il est paradoxal que malgré notre capacité à diagnostiquer les déséquilibres et à prévoir les catastrophes, nous investissions bêtement dans les armes et concentrions la richesse entre les mains de quelques-uns, au lieu d’utiliser nos outils technologiques pour résoudre ces problèmes urgents.
Ces défis sont multiples et urgents, exigeant une action immédiate et faisant appel à notre responsabilité de scientifiques et de technologues. Notre fédération est une plateforme d’engagement collectif, semblable aux branches d’un arbre. Pour remplir cet engagement, nous devons élargir notre réseau d’associations affiliées. De nombreuses associations scientifiques à travers le monde partagent notre vision mais restent isolées au sein de leur pays. Il est de notre devoir d’aller à leur rencontre et de nouer des partenariats synergiques.
Notre fédération se nourrit de ses racines, représentées par nos secteurs et groupes de travail composés de scientifiques estimés et dévoués. Cependant, nous devons améliorer leur productivité en accueillant de nouveaux membres et experts, avec un accent particulier sur l’implication des femmes et des jeunes. La collaboration est facilitée par des outils puissants et accessibles tels que des zones cloud partagées et des supports de communication améliorés.
Pour amplifier notre influence, nous avons besoin de moyens humains et financiers accrus. Dans un proche avenir, des sous-groupes spécialisés devront peut-être être créés pour traiter des questions spécifiques, comme en témoigne le nouveau sous-groupe sur les menaces océaniques au sein du groupe de travail 2, qui tiendra sa deuxième réunion cet après-midi. Le renforcement des partenariats et de la productivité passe par une structure solide, et cela a été l’un de nos objectifs au cours de l’année écoulée. La session de demain dévoilera une structure claire et transparente, ainsi que des directives procédurales décrivant les rôles que chacun de nous peut jouer pour faire avancer les nobles objectifs de la fédération.
Au cours des dernières années, notre fédération a connu une croissance importante. Nous sommes passés d’une réunion annuelle du Conseil exécutif à deux, avons établi un secrétariat international qui se réunit tous les mois, avons augmenté la fréquence du bureau à deux fois par mois et sommes passés de trois groupes de travail à sept, y compris l’ajout des secteurs de la communication et de la coordination de l’UNESCO. Depuis notre dernière Assemblée générale, nous avons fait des progrès significatifs sur notre feuille de route quadriennale. Pour l’avenir, nous planifions déjà notre prochaine réunion en face à face du Conseil exécutif à Pékin, prévue pour août 2024, avec le soutien du CAST.
Nous reconnaissons que relever les défis actuels nécessite des changements transformateurs au sein de la société. Nous devons créer une nouvelle culture de décroissance, démontrant que même un petit pays peut progresser tout en adoptant les principes de décroissance. Les objectifs de développement durable soulignent l’importance d’améliorer l’éducation et de réduire les inégalités dans le monde. En étant cohérents et responsables, nous devenons inévitablement des agents de la révolution et de l’activisme.
Nous croyons fermement qu’une fédération bien organisée, composée de professionnels compétents de divers domaines, peut exercer une plus grande influence. Nos groupes de travail, œuvrant dans divers domaines d’expertise, recèlent un formidable potentiel pour faire pression sur les instances décisionnelles tout en sensibilisant la société en général. Nous espérons que vous partagez notre vision et que vous vous joindrez à nous dans notre mission.

Elies Molins

Document pdf (English – Français – Castellano – Català) : EC94-25ENE.MolinsInforme del Presidente Évora