Intervention de la FMTS – 42e Session UNESCO

Intervention de la FMTS
UNESCO – Session plénière de la 42ième Conférence générale
Paris, le 13 novembre 2023

Madame la Présidente,

Nous voulons tout d’abord renouveler depuis cette tribune notre approbation sans réserve des déclarations d’António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, concernant la situation à Gaza. La FMTS a été créée par des hommes et des femmes scientifiques dont l’obsession était de mettre la science au service de la paix et du bien-être de l’Humanité. Aussi, nous ne pouvons pas rester silencieux devant le spectacle de guerre auquel nous assistons depuis le mois d’octobre dernier.

La FMTS a appelé à mettre fin immédiatement à cette guerre, au rétablissement complet des approvisionnements essentiels pour la population de la bande de Gaza. Notre Fédération s’associe à la condamnation des actes criminels commis, sur les enfants, les femmes, les personnes âgées, les malades et les populations civiles de manière générale depuis plus d’un mois maintenant. Surtout, dans une perspective de paix globale au Moyen-Orient, elle tient à rappeler le rôle prééminent de l’ONU, en considérant que ce conflit, dont les principales victimes sont les populations civiles, a fait l’objet de plusieurs résolutions onusiennes, demeurées lettres mortes.

Madame la Présidente,

Il nous est insupportable que des connaissances scientifiques, en constants progrès, soient utilisées dans des guerres toujours plus meurtrières, faisant des milliers de victimes civiles, y compris des enfants. Tôt ou tard, il faudra cesser le feu puis négocier.  Si la science permet, comme cela s’est produit dans d’autres circonstances, d’apporter des solutions à tel ou tel des problèmes complexes qui ne manqueront pas de se poser au cours des négociations, nous nous en réjouirons et nous sommes prêts à faire ce qui dépend de nous pour y contribuer. Notamment, en facilitant contacts et collaborations entre les scientifiques des sociétés directement concernées. Convaincus que nous sommes que notre durabilité en tant que genre humain réside dans notre collaboration plutôt que dans une confrontation perpétuelle, génératrice de désastres tant humains qu’environnementaux.

Lors de la 41ème session de la Conférence générale, nous avions demandé que les États engagent un processus de « renégociation des accords fixant les règles de fonctionnement des marchés afin que la compétition mondiale soit à égalité de conditions sociales, financières et écologiques, permettant ainsi à chaque pays d’affronter le plus efficacement possible la difficile période qui s’annonce, ou plutôt où nous nous trouvons déjà, depuis quelques décennies. » Cette demande nous était inspirée par le fait que « la maîtrise du changement climatique passe par la remise en question de nos modèles de consommation et, plus généralement, de ce que l’on considère comme un progrès technique, matériel. » Et que cette maîtrise est aussi celle de l’utilisation des connaissances scientifiques. Si celles-ci consistent à innover dans le seul but de créer de nouveaux marchés toujours plus compétitifs, plus gourmands de ressources rares, plus destructeurs du vivant, on n’y arrivera pas. Le risque de nouveaux conflits armés ne fera que s’accroître. La guerre économique se poursuivra, en laissant plus de personnes, et même de pays, sur le côté. Nous avons eu un avant-goût de cela lors de la crise de la Covid 19 que le monde a connue entre 2020 et 2022.

Le moment est venu d’agir pour que la compétition fasse place à la coopération. A la coopération dans la lutte contre le réchauffement climatique, contre les épidémies, pour la protection de nos forêts, de nos cours d’eau, de nos mers et océans, en un mot, de ce qui relève véritablement du patrimoine commun de l’humanité. Tout cela passe, pensons-nous, par des politiques, notamment publiques, de renforcement des systèmes éducatifs et de recherche scientifique à travers le monde, et particulièrement dans les pays à revenus faibles ou moyens. Systèmes où le rôle éminent des femmes et des jeunes chercheurs sera reconnu comme un levier essentiel de progrès humain.

Quelle plus belle enceinte que celle de l’Unesco pour proclamer cela !

Merci à toutes et tous.